Le business model à l’échelle du groupe : sa bonne gestion du BFR
Les actifs fixes sont en grande partie nouveaux, étant renouvelés chaque année. Autrement dit, l’outil industriel est en parfait état et devrait encore être renforcé chez MAC. Les actifs fixes sont en grande partie déterminés par les écarts d’acquisition qui eux-mêmes découlent d’un flux constant d’acquisitions (environ 85 en tout). Pour autant le modèle économique de SFPI ne dépend pas vraiment de ses usines (25 % du capital employé) et l’essence même de son activité réside dans les 50% au moins du capital investi engagés dans le fonds de roulement.
Mobiliser des ressources en fonds de roulement découle de la nécessité d’entretenir des relations étroites avec les professionnels des secteurs de la construction/sécurité (systèmes de fermeture) et d’offrir un niveau élevé de services. Parvenir à un degré élevé de confiance est un processus lent ce qui explique la prudence de la direction en matière de simplification des entités juridiques. Par défaut les acquisitions deviennent le moyen de se développer puisqu’elles embarquent le réseau commercial/de distribution et tout le goodwill associé.
De toute évidence, la préservation de l’organisation existante freine l’extraction des synergies dont sont friands les investisseurs à court terme, même si ‘l’extraction’ de ces synergies est rarement un processus pérenne. Cela dit, la restructuration en cours des actifs industriels de MAC est une évolution significative et témoigne de la détermination du groupe à ne pas laisser les coûts de friction augmenter.
La démarche poursuivie par la direction consiste à acquérir de bonnes affaires pour se développer et solidifier ses parts de marché, étape par étape. Si la stratégie est payante, son efficacité dépend de la capacité du top management à aligner les ambitions de chaque entreprise acquise avec celle du groupe. En raison de la prudence liée au contexte de sortie de crise sanitaire, les acquisitions ont été reportées sur 2022 et 2023. Dans tous les cas de figure, dans un contexte de très grande faiblesse des taux d’intérêt, les entreprises industrielles étaient devenues trop chèrement valorisées pour un groupe familial prudent. Les choses ont depuis changé.
Comme attendu, les FCF, bien que toujours positifs, ont tendance à évoluer en fonction des BFR. A 3m€, leur faiblesse en 2022 liée à l’augmentation du fonds de roulement succède à de bonnes performances en 2020 et en 2021.
En outre, il convient de souligner que la R&D est passée entièrement en charges – Les FCF sont donc bien réels.
Les leçons de 2022
Après des exercices 2020 et 2021 plutôt agités, les performances de 2022 ont constitué une bonne surprise en termes de chiffre d’affaires, mais se sont avérées décevantes sur le front des marges, le groupe ayant été confronté la flambée des prix des intrants et ayant supporté la première vague de coûts liés à la restructuration de MAC. La forte augmentation du fonds de roulement a constitué le principal changement. En effet, comme ses pairs, SFPI ne pouvait pas se permettre de perdre de l’activité en raison de la désorganisation des chaînes d’approvisionnement. De fait, à 25m€ (définition SFPI), la trésorerie nette du groupe a été réduite de 50m€.