Le défi pour Odiot – comme pour toute maison d’ultra-luxe – est de gérer une croissance non destructrice de ses valeurs. L’extension de marque peut apparaître comme une solution rapide, mais elle comporte le risque d’altérer l’image et son prestige. Lorsque l’artisanat constitue le socle même de la production – Odiot compte aujourd’hui huit artisans, avec un objectif de montée à quinze – la capacité ne peut être accrue du jour au lendemain. Toute sous-traitance étant exclue, l’augmentation des volumes ne pourra se faire que par le recrutement d’artisans qualifiés, la formation, ainsi que la modernisation des outils et des procédés. Dans l’immédiat la société semble avoir trouvé un bon équilibre entre gains en volume et rentabilité.
L’élément prix est également déterminant. Odiot répercutera la hausse du coût des métaux précieux et prévoit des augmentations tarifaires, notamment sur les pièces d’art uniques. Les prix, en tant que tels, ne constituent pas un obstacle ; certaines grandes pièces décoratives sont même désormais perçues par leurs acquéreurs comme des réserves de valeur.
Odiot a entamé la modernisation de son outil industriel, avec l’introduction de technologies telles que le soudage laser, et l’internalisation des bains d’or et d’argent. La société a également lancé une campagne de recrutement, ce qui aura inévitablement un impact sur les résultats financiers à court terme. Un financement dédié a été engagé à cet effet (voir section Dette).
Le groupe entrevoit cependant un chemin de croissance rentable, avec une marge d’EBITDA projetée à la hausse, passant de 16 % en 2024 à 24 % en 2026. Grâce à un effectif renforcé (+7 personnes) et à un outil de production renouvelé, l’objectif est de réduire les délais de fabrication. Les données utilisées dans ce rapport sont celles fournies par la société.
Il convient de rappeler la structure juridique actuelle : Odiot SA, société cotée, détient 52 % d’Odiot SAS, la société opérationnelle. Les comptes consolidés d’Odiot SA incluent donc nécessairement une part significative d’intérêts minoritaires, qui ne sont pas mis en avant dans les projections présentées par la société. Odiot SA a également conclu plusieurs contrats intragroupe avec la SAS (éliminés en consolidation), ce qui pourrait devenir sans objet si Odiot SA venait à exercer un contrôle intégral sur Odiot SAS à terme.