IDI a terminé le troisième trimestre 2024 avec une activité minimale sur le front de l’investissement. Y compris sa récente participation minoritaire dans TTK, un spécialiste de la détection de fuites de liquides, IDI n’a réalisé que trois transactions depuis le début de l’année, contre 14 à la même période l’année dernière. Bien que le résultat net d’IDI risque d’en pâtir, cela souligne l’approche d’investissement avisée d’IDI dans des conditions de marché constamment incertaines. Avec une capacité d’investissement substantielle prête à être exploitée lorsque le moment sera venu, IDI reste un acteur attrayant prêt pour une croissance sélective.
Une NAV stable mais avec un discount moins important que ses pairs
2024 semble être une année calme pour IDI, tant en termes de NAV que d’activité d’investissement. La société de portefeuille a clôturé le T3-24 avec une NAV par action de 91,94 €, pratiquement stable sur l’année et légèrement en dessous du niveau du S1-24 de 92,35 €. À ce niveau, IDI est actuellement négocié avec une décote de 26%, pratiquement inchangée par rapport à celle de juin 2024 de 25%. Si la décote reste significative, elle souligne l’attractivité d’IDI par rapport à ses pairs dans l’espace du capital-investissement, tels que Wendel, GBL et Eurazeo, qui sont tous négociés avec une décote de plus de 40%.
Activité d’investissement en baisse
Après deux années exceptionnelles pour IDI, marquées par 36 transactions, le rythme a ralenti en 2024. À ce jour, IDI n’a réalisé que trois opérations, dont l’acquisition d’une participation dans Exsto, un groupe spécialisé dans les solutions en élastomères haute performance, et l’acquisition par le groupe Talis (détenu à 77,3% par IDI) d’Aston, une école spécialisée dans la formation en informatique, numérique et cybersécurité, au S1-24. Bien qu’IDI n’ait enregistré aucune nouvelle opération au T3-24, la société de portefeuille a annoncé fin octobre l’acquisition d’une participation minoritaire dans TKK, un concepteur et fabricant d’instruments de détection de fuites de liquides. Ces trois transactions restent modestes par rapport aux 14 enregistrées en septembre 2023, indiquant une approche d’investissement judicieuse de la part d’IDI.
Nous pensons que le déclin des investissements du Groupe souligne l’absence d’opportunités attrayantes dans l’environnement actuel, marqué par des incertitudes et ce qui semble encore être un écart trop large entre l’offre et la demande dans l’univers non coté.
TTK, un investissement particulièrement attrayant
IDI a un œil aiguisé pour trouver des pépites cachées dans lesquelles investir. En effet, le bilan de la société de portefeuille est impressionnant. Parmi les transactions les plus notables des dernières années, il y a bien sûr la vente emblématique du groupe Flex Composite à Michelin pour 700 millions d’euros, correspondant à un multiple cash-on-cash étoilé de 12x l’investissement initial d’IDI et un TRI de 38%.
Nous pensons que le dernier investissement d’IDI illustre une fois de plus ce point. La technologie brevetée exclusive de TTK pour localiser les fuites de manière précise et rapide positionne TTK pour bénéficier de la forte demande dans l’univers des environnements critiques tels que les centres de données qui nécessitent des systèmes hautement fiables pour prévenir les dommages coûteux causés par l’eau. L’offre de TTK est d’autant plus attrayante que les gouvernements en ont fait une priorité croissante. En particulier, l’Union européenne a alloué 12,6 milliards d’euros après le COVID et jusqu’en 2026 pour soutenir ses États membres dans l’amélioration de l’infrastructure hydraulique et la lutte contre les fuites d’eau. Dans l’ensemble, TTK est en position unique pour remporter des financements publics et positionner IDI dans un investissement lié à l’ESG.
Un bilan de premier ordre
Bien que le bilan d’IDI soit légèrement en baisse par rapport au S1-24, il reste solide avec 697 millions d’euros de capitaux propres consolidés. Le Groupe dispose de l’un de ses plus hauts niveaux de capacité d’investissement, avec 300 millions d’euros à sa disposition pour saisir les opportunités au fur et à mesure qu’elles se présentent. Au risque de paraître redondant, IDI n’est clairement pas à court de munitions, mais semble une fois de plus préférer garder sa poudre sèche pour l’instant.
Perspectives pour 2024
IDI ne donne aucune prévision pour l’année entière. Cependant, en ligne avec la baisse des investissements, IDI a enregistré une baisse nette des revenus provenant des activités d’investissement au 9M-24, passant de 84,7 millions d’euros à 14,8 millions d’euros. En conséquence, le résultat net du Groupe s’est élevé à 3,2 millions d’euros, contre 72 millions d’euros l’année dernière. Nous nous attendons donc à ce que 2024 soit une année maigre sur le front du résultat net, car IDI est un investisseur avisé, qui ne craint pas une année lente. Les investisseurs n’ont cependant pas à paniquer, car IDI mène certainement ses affaires de la bonne manière, ce qui est en effet son plus grand atout : ne pas être contraint par le temps lorsque l’environnement ne se prête pas aux investissements.
Nous sommes susceptibles de réviser nos estimations d’EPS à la baisse pour l’exercice 24 en accord avec le niveau inférieur de transactions. Malgré tout, nous conservons une vision très positive de l’action.