L’IDI a publié de bons résultats au titre d’un premier semestre 2022 riche en événements, avec une hausse de 4,7% de son ANR à 83,62€ par action, soit 622,5m€. Au 30 juin 2022, la capacité d’investissement du groupe restait élevée à 153,6m€. Septembre marque également un tournant pour l’IDI qui entend se renforcer dans la gestion d’actifs pour compte de tiers grâce à l’acquisition de 80% des activités d’Omnes dans le private equity et la dette privée.
Solidité des performances malgré l’agitation des marchés
Malgré une contraction du résultat net à 30,1m€ au S1 2022 contre 84,1m€ au S1 2021, l’IDI a publié de solides résultats au titre du premier semestre 2022 avec une augmentation de 4,7% de l’actif net réévalué à 622,5m€, soit 83,6€ par action, contre 612,4m€ à fin 2021. Dans un contexte de repli marqué des valorisations sur l’ensemble les marchés, cette progression de près de 5% de l’ANR est une réussite. Et ce d’autant plus au regard de l’extrême prudence dont a toujours fait preuve la direction au moment de valoriser l’ensemble de ses actifs. A fin juin 2022, l’IDI affichait un bilan solide avec 622,5m€ de fonds propres. En termes de liquidité, depuis le 5 juillet dernier, le groupe dispose de deux lignes de crédit de 30m€ chacune, dont l’une est dédiée au financement des investissements en Private Equity Europe. En termes d’investissement, la capacité du groupe restait élevée à 153,6m€. IDI a fait de nombreux investissements au premier semestre 2022 avec sept opérations réalisées, dont une acquisition, cinq build-ups et une opération stratégique avec Omnes et ses associés (voir ci-après).
L’IDI se renforce dans la gestion d’actifs pour compte de tiers
L’IDI est sur le point de franchir une étape supplémentaire. Le 12 septembre 2022, l’IDI a signé un accord avec Omnes en vue d’une prise de participation minoritaire (45%) dans les activités de ce dernier dans les énergies renouvelables, le capital-risque et le co-investissement et majoritaire (80%) dans le capital-investissement et la dette privée. L’IDI a ainsi pris le contrôle de l’ancien véhicule de private equity du Crédit Agricole, devenu indépendant en 2011 et qui affiche actuellement 4,2md€ d’actifs sous gestion avec environ 70 salariés. Devant être finalisée au T4 2022, l’opération donnera naissance à IdiCo (qui regroupera les activités de private equity et de dette privée d’Omnes). Les 900m€ d’actifs gérés par IdiCo doubleront les actifs sous gestion de l’IDI, avec un total porté à environ 1,5md€. En se renforçant dans le secteur de la gestion pour compte de tiers, l’IDI emboîte le pas à ses pairs Eurazeo et GBL. La puissance de feu de l’IDI pour les opérations futures s’en trouve modifiée, les deux équipes devant travailler sous le même toit.
Cette opération rappelle l’opération similaire réalisée avec Idinvest. En 2018, l’IDI avait multiplié par 10 la valeur de sa participation en cédant Idinvest à Eurazeo. Cependant, l’opération d’aujourd’hui est plus complexe que celle portant sur Idinvest. Selon Les Échos, la valeur d’entreprise d’Omnes avoisine les 120m€. Une telle opération a plusieurs objectifs pour l’IDI : i) diversifier ses sources de résultats, ii) se développer dans la gestion pour compte de tiers, iii) bénéficier d’un effet de taille et ainsi accélérer le flux d’affaires, iv) un partage des compétences entre la direction de l’IDI et celle d’Omnes, et v) générer des synergies sur le front de l’ESG. Globalement, il s’agit d’un accord plus que prometteur sur le papier tant il devrait conforter les résultats du groupe. La valeur de l’opération n’a pas été communiquée à ce jour et ne sera divulguée qu’au moment de la publication des comptes 2022 en avril 2023. Avec un chiffre d’affaires 2023 susceptible de passer de 5m€ à environ 25m€ et une forte expansion de la base de coûts avec l’ajout d’environ 30 professionnels de l’investissement, l’organisation même de l’IDI s’en trouvera profondément modifiée. Quant à lui, l’ANR ne devrait pas être pour le moment modifié, l’attrition des actifs liquides nets compensant l’arrivée des nouveaux actifs.
Prévisions pour 2022
Malgré un semestre marqué par des tensions géopolitiques avec la guerre en Ukraine, des tensions macroéconomiques avec le renchérissement des taux d’intérêt, une inflation record et de fortes tensions sur les valorisations, Christian Langlois-Meurinne reste confiant concernant la solidité du modèle économique de l’IDI, sa vision du long terme et la qualité des résultats. Ainsi, compte tenu de ce passage à la vitesse supérieure, les perspectives à long terme pour le groupe restent plus qu’attrayantes. Nous maintenons notre recommandation positive sur le titre et jugeons la décote actuelle de 42% par rapport à l’ANR très attractive.
Nous allons réviser notre ANR pour tenir compte de ces résultats. Nous allons également intégrer l’impact sur les comptes des prises de participation de 80% dans les activités de private equity et de dette privée d’Omnes (IdiCo) et de 45% dans les activités restantes.