Alors que nous avons publié il y a 6 mois une étude soulignant les difficultés sur le point de bouleverser le secteur du private equity, nous sommes optimistes quant aux perspectives pour l’IDI à l’horizon des prochains exercices. En seulement quelques mois, l’IDI a annoncé une opération majeure avec Omnes Capital, démontré la solidité de son ANR (+3,6% YTD) et sa capacité à générer de la valeur au travers la cession récente de Formalian Group, en dégageant un TRI élevé à hauteur de 32%.
L’état de la conjoncture dans le Private Equity
Depuis le déclenchement de la crise macroéconomique et géopolitique actuelle, le secteur du Private Equity est un sujet sensible. Dans notre dernière note sectorielle, nous avons cité le CIO d’Amundi pour qui le capital-investissement est susceptible de devenir une “grosse bulle” s’apparentant à une pyramide de Ponzi, et la présidente de la FTC faisant allusion à une éventuelle réglementation, l’autorité antitrust américaine, Linda Khan, souhaitant renforcer la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et calmer les craintes concernant les retombées du renchérissement des taux d’intérêt ainsi que du retrait des banques du secteur.
L’acquisition d’Omnes marque un nouveau chapitre pour l’IDI
Malgré ces difficultés, les intervenants dans le secteur du private equity, dont l’IDI, affiches des performances solides. Le 12 septembre 2022, l’IDI a ouvert un nouveau chapitre dans la gestion pour compte de tiers avec l’acquisition de 100% des activités de capital-investissement et de dette privée d’Omnes et de 45% de celles liées aux énergies renouvelables, de capital-risque et de co-investissement d’Omnes. Cette transaction importante représente un doublement de la taille de l’IDI dans la gestion pour compte de tiers, avoisinant désormais 1,5md€ d’actifs sous gestion (dont les 620m$ d’actifs sous gestion de l’IDI Emerging Markets).
Solidité des résultats et cessions significatives au T3
Malgré un léger repli (-1%) de l’ANR, de 83,62€ au S1 2022 à 82,72€ au T3 2022 découlant d’une baisse de la valorisation d’IHS (African Tower Co), la progression de l’ANR en 2022 ne devrait pas inquiéter les investisseurs. Il convient de noter qu’au T3, l’IDI n’a réévalué que ses actifs liquides et cotés (et pas ses actifs non cotés), dont IHS. En outre, l’ANR a progressé de 3,6% YTD, et la croissance devrait s’être maintenue en territoire positif en 2022, ce qui représente un exploit compte tenu de la mauvaise conjoncture macroéconomique. Dans un environnement à l’évidence de plus en plus défavorable, l’IDI ne montre aucune fragilité en termes de rotation du portefeuille. Le 7 novembre 2022, l’IDI a annoncé avoir réalisé la majorité de ses investissements dans Groupe Positive (ex-Sarbacane) et réinvesti une partie de ses bénéfices aux côtés d’EMZ, affichant un multiple d’investissement net de 3,1x et un TRI net impressionnant de 70% en 2 ans. Le 19 décembre 2022, l’IDI a cédé la totalité de sa participation dans le groupe Formalian à la holding d’investissement de la famille Caille, Vivalto SAS. Cette dernière opération a permis à l’IDI d’afficher un multiple cash-on-cash de pratiquement 3x et un IRR de 32%, en ligne avec les multiples historiques du groupe. Bien que Formalian et Groupe Positive ne représentent pas, selon nous, une part importante de l’ANR, ces dernières transactions sont de bon augure concernant la capacité de l’IDI à réaliser des cessions à des niveaux de valorisation attractifs.
Des perspectives encourageantes malgré un environnement difficile
Compte tenu d’une progression de 3,6% YTD de l’ANR et d’un niveau de décote actuellement de 42% par rapport à ce dernier, l’IDI semble de plus en plus attrayant. En outre, l’accord avec Omnes est selon nous une bonne nouvelle, la HoldCo devant ainsi percevoir des revenus à la fois plus diversifiés et plus réguliers. L’IDI devrait également bénéficier d’un effet de taille favorable pour ses prochaines opérations. Enfin, malgré un environnement difficile, l’IDI se porte bien, comme en témoignent les deux dernières sorties de son périmètre. Alors que les financements se font plus rares, l’IDI peut s’appuyer sur le professionnalisme de ses équipes, la qualité de son portefeuille et des relations privilégiées avec les fonds pour faire face au ralentissement conjoncturel. En bref, l’IDI est bien positionné pour surmonter les défis qui s’annoncent.
Nous allons réviser notre estimation de l’ANR après la publication des résultats annuels en mars 2022. Nous tiendrons alors compte de l’acquisition d’Omnes. Nous ne disposons pas encore des principaux chiffres concernant Omnes nécessaire à l’estimation de l’ensemble de l’impact sur le nouvel équilibre des activités de l’IDI, ce dernier étant susceptible d’être plus intensif en main-d’œuvre.